Proposition d’organisation de l’atelier

L’atelier « Et les 98 %? » aura donc lieu le Jeudi 28 mars, Slot 3 (16h-18h30) Salle G101.

Voici quelques idées en termes d’organisation et de contenu pour notre atelier.

Tout d’abord il faut vous dire que nous avons proposé cet atelier car, pour que nous puissions être, dans l’action, beaucoup plus que 1 %, et changer ainsi le rapport de forces face aux 1 % qui dominent le monde, la question de nos stratégies nous semble aujourd’hui centrale, pour augmenter l’interaction entre tous ceux qui sont inquiets, mécontents et insatisfaits du « monde tel qu’il va » et se sentent concernés par les questions de justice sociale ou environnementale et par les perspectives qui se dessinent dans le monde.

Pour lever d’emblée tout malentendu, il ne s’agit donc pas d’un débat sur une éventuelle avant-garde « éclairée » et son rapport avec la « masse », mais d’une discussion pour dépasser « l’entre-nous » entre convaincus et élargir l’interaction – vers l’action – de tous ceux qui veulent changer le monde mais se sentent désarmés face à la logique imposée par le système dominant, tout en étant continuellement bombardés, par les grands médias, par la publicité pour la consommation à outrance et par la propagande du système.

L’atelier est alors imaginé comme un atelier d’échange pour approfondir la question et imaginer des pistes d’action.

Nous proposons de construire l’atelier en trois temps.

1) Pourquoi chercher à interagir avec les 98% ?

Pour préciser un peu ce qu’on comprend par « les 98 % », il faut savoir que ce nom est né en écho au slogan des Occupy / indignés « nous sommes les 99 % ». Nous avons alors pensé que si ceux qui contrôlent et dominent le monde sont même certainement moins de 1%, ceux qui ont le courage de prendre la parole et se mobilisent sont nombreux, mais sommes nous réellement  99%, ou simplement un autre 1% ?

Alors nous avons essayé de préciser ce que nous entendions par ces 98 %.

De façon très très schématique, nous avons imaginé que cet « ensemble » 98 regroupait en fait différents « profils », tout en sachant que chacun d’entre nous est constitué, en fait, selon les moments et les situations, d’un peu de chacun de ces profils…:

  • Une bonne partie de ces 98 % est certes dans une situation de survie de base et parfois n’a pas même la force physique pour protester. Benasayag, dans son texte « Résister dans une époque obscure », nous dit que lorsque l’on est dans une situation d’indignité, on lutte pour sortir de cette situation, mais bien des fois, quand on a amélioré sa situation, on quitte la lutte. Le moteur est lié à l’amélioration de sa propre situation, et pas forcément au changement de monde.

  • Beaucoup d’autres sont aussi dans l’impossibilité de s’exprimer car ils sont face à des régimes autoritaires.

  • Une autre bonne partie est bien intégrée au système et se complaît dans son rôle de consommateur heureux et insatiable qui fait tourner la machine à croissance.

  • Mais il y a aussi tous ceux (dont nous-mêmes) qui se sentent concernés par les questions de justice sociale ou environnementale, qui sont inquiets, mécontents et insatisfaits du « monde tel qu’il va ».

  • Une partie d’entre nous, malgré insatisfaction et inquiétude, se sent désarmé face à la logique du système, ne « fait pas le pas » pour « sortir » et agir pour changer le système. Quels sont les mécanismes qui nous maintiennent dans une situation que nous ne voulons pas ? La peur, la servitude volontaire, l’impossibilité de sortir des croyances et « mythes » qui nous sont sans cesse déversés comme les seuls futurs possibles ? Comment interagir pour que « le pas soit possible », pour que chacun entre en action ?

  • Une autre partie a déjà commencé à changer ses comportements, à adapter ses modes de vie à leurs valeurs, et à d’autres valeurs que celles du système dominant. Ce sont, entre autres, ceux qu’on appelle « les créatifs culturels », selon le terme popularisé par l’étude américaine de Ray et Anderson qui a montré que 24 % de la population des États Unis correspond à ce groupe socioculturel. Mais comment agir au delà du plan individuel vers une action plus collective ?

Il nous a paru que le défi était peut être celui de l’interaction dans ces deux dernières catégories, ceux que l’on pourrait appeler les « insatisfaits » par rapport au modèle actuel  ?

2) Comment stimuler cette interaction, quel type d’action mener / mettre en place  ?

C’est peut être le cœur de nos échanges en atelier, à partir des idées, expériences, réflexions de chacun.

Quelques pistes qui nous sont venus à l’esprit, pour lancer la discussion…

  • Quelles sont les actions qui nous permettraient de relier des dynamiques (comportements transformateurs) individuelles et dynamiques collectives ?

Dit d’une autre façon, quelles sont les actions de « résistance » à la logique du système que nous, mécontents, pouvons faire, chacun, dans nos vies, mais aussi comment leur donner une dimension collective ?

Exemples « en vrac » : actions de boycott / consommation, changer de banque, désobéissance civile,….

  • Comment boycotter les grandes manipulations médiatiques ? Les opérations de divertissement, « le pain et des jeux » des empereurs romains….

  • Comment identifier les croyances, les mythes et raisonnements soit-disant rationnels, présentés comme des « évidences indépassables », qui construisent la domination du système actuel, et nous empêchent de nous en émanciper ?

Identifier les « croyances » et les démonter, donner les clés pour que chacun puisse analyser et se rendre compte.

Il pourrait être intéressant de voir ensemble quels sont ces mythes véhiculés par le système qui nous tiennent et nous maintiennent dans le système.

Exemple : sans croissance pas d’emploi, la création monétaire par les États est forcément synonyme d’inflation et de non maîtrise.

  • Comment donner à voir tout ce qui se fait déjà, pour montrer que le changement est possible ?

Benasayag, dans son texte, nous dit que « les gens peuvent accepter de mourir dans un cadre de certitudes, alors qu’affronter l’incertitude est souvent très douloureux ». Quels nouveaux cadres, quels nouveaux dispositifs, pour permettre à de plus en plus de gens de faire ce pas et ce pari ?

3) Comment poursuivre après l’atelier ?

On peut déjà se poser la questions des moyens et modalités pour poursuivre l’échange initié dans l’atelier .

Et voir quelles autres pistes d’action on peut imaginer…

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